Encore un truc à payer...
C'est ce que ressentent les frères et sœurs de Laurent à l'idée d'écrire la biographie familiale...
Bonsoir tout le monde !
Je suis de retour, les semaines passent vite ! Et je suis toujours Amélie Chastang, biographe & correctrice et je suis ravie de vous retrouver pour nouveau numéro de l’infolettre des Mots d’une Planète.
Au menu ce soir, dans :
la question du prix de la biographie : dépense futile pour certains, investissement pour d’autres ;
le livre du mois : il m’a bien eue ;
mes essuie-tout : c’est du lourd !
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Le coin métier
Hier, j’ai revu Laurent* ; je l’avais rencontré il y a deux ans déjà dans un réseau d’entrepreneurs et mon métier l’avait tout de suite marqué.
Il m’avait dit : “C’est génial ça, je voudrais faire écrire la biographie de mes parents, ils ont beaucoup travaillé, ils sont arrivés d’un pays étranger, ils nous ont transmis beaucoup de valeurs. Je voudrais garder une trace de tout ça, le donner à la génération d’après.”
Nous avions discuté du prix moyen d’une biographie, il n’était absolument pas choqué puisque cela représente du temps, du travail et surtout un aboutissement : un livre transmissible !
Je sais que Laurent suit mes publications, mais je n’avais pas spécialement de nouvelles. Hier, je l’ai recroisé, nous avons discuté.
Et il m’a dit : “Je vais remettre le sujet de la biographie des parents sur le tapis parce que leur anniversaire (changement de dizaine en plus !) arrive prochainement. Mais mes frangins et mes frangines eux, ils ne voient qu’un truc supplémentaire à payer. J’ai du mal à les convaincre.”
J’ai conscience que c’est un budget qu’il ne peut pas forcément se permettre seul. Mais ses réflexions me poussent à plusieurs conclusions ; certaines se chevauchant d’ailleurs :
Nous n’avons pas tous la même personnalité, nous n’avons pas tous la même sensibilité : des personnes ont besoin de savoir, de transmettre, d’autres non. Nous avions déjà abordé le sujet dans l’interview de Samia Riffaud l’an dernier (ses sœurs n’avaient pas le même besoin). Et ça, c’est OK ! Le seul point que l’on peut soulever, c’est qu’un jour, ces personnes pourront se poser des questions, mais cela pourra être trop tard (décès des parents, ou parents plus en capacité de raconter) et pourront regretter.
Le métier de biographe souffre encore d’un vrai déficit marketing (Ohhhh le vilain mot !) : là où des entreprises (hier soir, j’ai regardé un reportage sur IKEA sur Arté - et ce n’est qu’un exemple) ont réussi à nous inculquer que pour être heureux, il faut changer de meubles régulièrement, avoir un téléphone dernier cri (dont nous utilisons peu de possibilités en fait), nous, biographes, nous pouvons encore avoir du mal (même si ça se démocratise) à faire entendre que l’écriture et la lecture de l’histoire familiale ont des effets bénéfiques pour tous.
Je ne suis pas le bon exemple parce que j’adore cet art-là, que j’ai toujours adoré faire des séances photos, pour ma famille, mes enfants, les souvenirs en grandissant (et je continuerai), mais n’est-il pas aussi sympa de parcourir le texte de l’histoire de la vie ? N’est-ce pas un magnifique complément à ces photos, qu’elles soient en couleur ou en noir et blanc, que de mettre des mots sur ces images ?
Le montant à consacrer au projet peut faire peur, je le conçois. Mais il se prévoit, peut se partager et, selon le biographe, se payer de manière très échelonnée. Non pas qu’il fasse crédit (il n’en a pas forcément les moyens), mais beaucoup facturent à la séance, et/ou séparément (et donc sur plus longtemps) la partie rédaction et la partie mise en page, correction, etc. Cela permet de financer le projet en plus longtemps.
Voilà, voilà, c’est le problème de rédiger sous le coup de l’inspiration… J’ai perdu en route une de mes conclusions… Je vous la raconterai une autre fois, ou pas.
En tout cas, les objections à la biographie sont rarement une question de moyens, plus souvent une question de choix !
Mais Laurent, hier, m’a touchée. Nous avons échangé de nouveau depuis et j’ai compris que c’est aussi une manière différente de leur faire un cadeau. On fait des cadeaux aux gens pour leur dire qu’on les aime, pour leur marquer notre reconnaissance. Et s’il suffisait de changer la forme du cadeau en fait ?
Et si ce n’était pas un truc de plus à payer, mais une chose différente à payer ?
*Laurent ne s’appelle pas Laurent, vous l’aurez compris. Et peut-être qu’il n’a qu’un frère, qu’une sœur ou que des frères ou que des sœurs !
Le livre du mois
Alors ce mois-ci, il y a un seul livre. Je n’ai déjà pas énormément lu, et en plus j’ai eu avec ce livre une relation particulière…
J’en avais démarré la lecture il y a quelques temps, puis je lui avais été infidèle pour un autre (rare !), et puis je suis revenue à lui. Et il m’a eue.
Je l’ai lu en pensant que c’était un fait historique réel tellement c’est bien construit et bien documenté, tellement il faisait écho aussi au livre de Michel Jean, Kukum, dont je vous ai parlé le mois dernier.
Alors, je n’aurais pas dit que les personnages étaient réels, mais que l’auteur avait créé des personnes fictives pour relater un fait historique, nuance.
Pourtant, il n’en est rien. Tout est fictif : tant les personnages que les faits. La seule réalité, c’est celle du mode de vie des Cheyennes, des luttes intestines, des problèmes dans la tribu si par malheur on leur fournissait de l’alcool. Mais le mode de vie des Cheyennes, c’est surtout le respect, les joies simples, l’honneur porté aux femmes enceintes. Et la domination des blancs.
À propos de ce livre, je questionnerais bien Jim Fergus, son auteur (né d’une mère française et profond ami de Jim Harrison), pour savoir s’il s’est inspiré de ce fait historique que j’ai découvert la semaine dernière (bien réel lui) : des femmes internées à la Pitié Salpêtrière au XVIIe siècle ont été envoyées en Louisiane pour être “le ventre des colons”… Ce sera certainement une des mes prochaines lectures : La Louisiane de Julia Malye.
P.-S. Avis à la propriétaire du livre : je ne vais pas tarder à te le rendre, mais je n’ai pas terminé mes rituels de lecture (noter les citations dans mon carnet !). Et prépare les deux autres volumes 😁.
Le geste écolo
Mon mari peut enrager des fois… Quand il ne trouve pas d’essuie-tout, vous savez le papier absorbant, le Sopalin comme on dit. Il peut toujours enrager, il n’y en aura plus à la maison !
Enfin, il n’y en a déjà plus depuis quelques temps déjà. Ils sont remplacés par… ça 👇
Ça, ce sont des achats en moins sur la liste de course. Ça, c’est du réemploi (on ne pourra pas dire que ça n’aura pas été usé jusqu’à la moelle !). Ça, ce sont des :
vestiges de vieux torchons,
shorts complètement troués du fiston quand le tissu va bien,
vieux t-shirts abîmés.
Bientôt, ils seront rejoints par de vieux gants de toilette. Si, si, c’est prévu !
Alors, on pourra me dire que le papier essuie-tout est plus absorbant. Je n’ai pas effectué de réel comparatif… Mais ce que je sais, c’est que :
ça ne m’a pas demandé beaucoup de temps à réaliser (en même temps, je n’ai même pas cherché à coudre les bordures) ;
pour se moucher, s’essuyer la bouche, ça marche très bien ;
ça n’encombre pas spécialement la machine à laver (et ne croyez pas que je prends le temps de les repasser, faut pas pousser !) ;
ça ne prend pas de place dans les placards,
pour ce qui nécessite une vraie bonne absorption (genre une bouteille renversée), en vrai, dans tous les cas une bonne éponge (réutilisable) fait vraiment mieux l’affaire.
A-t-on vraiment besoin du tout jetable ? Et vous, gros paquets de Sopalin ou vous vous en passez très bien ?
Sur ce, je vous donne rendez-vous le mercredi 27 mars !