Bonsoir à tous,
Le printemps est là, les arbres sont en fleurs (ou pour certains déjà en feuilles), mars ne nous a pas procuré tant de giboulées que ça et le changement d’heure se profile. Mais pour moi, mars a été le mois d’une grande sortie professionnelle ! Au menu de la soirée :
✔️Retour sur les premières Assises de la biographie qui ont eu lieu ce week-end ;
✔️Une fiction choc lue ce même week-end ;
✔️Un geste écolo qui n’en est pas un : le non-renouvellement !
Le coin métier
Ce week-end avaient donc lieu les premières Assises de la biographie mises en place par un organisme de formation, Aleph Écriture. Je m’étais littéralement jetée sur l’inscription, lorsque le lien est paru, pour quatre raisons :
✔️Aller à la rencontre de pairs lorsque l’on travaille seul, c’est très important ;
✔️ Revoir les copains-confrères (marche au féminin😉) de l’association Biographicus, j’avais hâte ;
✔️Je tente deux sorties par an en dehors du département à des journées diverses et variées,
✔️Le programme était alléchant.
Et j’ai bien fait de me déplacer !
Si je suis repartie avec une certaine frustration, celle que les intervenants n’aient pas pu tous approfondir leur propos comme ils l’auraient voulu et comme on en aurait eu besoin – mais je mesure le travail de préparation et je ne tiens pas rigueur de cela aux organisateurs –, j’ai pris conscience du champ des possibles de ce métier que j’ai embrassé “parce que je pense à l’écrit” et par curiosité des personnes qui constituent le monde.
J’ai découvert comment le récit de soi pouvait être à ce point étudié par des sociologues, des ethnologues, des anthropologues ; j’ai découvert combien les méthodes de récit de soi sont larges – il y en a certaines que je n’aurais pas imaginées (bibliothèque vivante, recueil d’albums photos de famille, etc.). Pour quelques unes, je pourrai partiellement les inclure dans mes pratiques auprès de vous, mes narrateurs ou futurs narrateurs. Pour d’autres, elles resteront dans un coin de ma tête et auront eu le mérite d’améliorer ma culture générale sur le sujet.
Quant à la culture générale, participer à de telles assises invite à la modestie aussi parce qu’on repart l’esprit ouvert à tant de choses que l’on ne connaît pas et, à moins d’avoir 15 vies, on ne les connaîtra jamais vraiment.
De ces journées, je repartirai aussi avec cette phrase d’Anne Berest, l’autrice de La Carte postale, marraine de cette édition qui nous a fait l’honneur de venir à notre rencontre :
“Les fictions se doivent d’être vraisemblables alors que les histoires vraies sont inouïes.”
Elle a totalement raison. Lorsque vous narrez vos vies pour en faire en livre, se révèlent souvent des choses improbables ! Dans une fiction littéraire ou cinématographique, on dirait que l’écrivain ou le scénariste a joué la facilité via un deus ex machina (merci à ma consœur Georgia Terzakou, qui m’a rappelé le terme exact !), que ça tombe comme un cheveu sur la soupe… Et dans votre vie, ça s’est vraiment passé.
L’histoire de ma dernière narratrice, dont je ne trahirai pas la confidentialité ici, ne déroge pas à cette règle. Son livre vaut largement une trame de livre, avec un climax de dingue et une fin insoupçonnable.
Et puis, de ces Assises, je suis repartie avec un questionnement plus intime sur “ma” place dans la famille alors que j’ai entrepris l’écriture de la biographie du couple que formaient mes grands-parents paternels. Ma participation à l’atelier “Écrire la biographie d’un proche” a soulevé pas mal de points. Pour certains, je sais déjà comment je vais les résoudre. Pour d’autres, cela va mûrir. Pour un dernier – la gestion de la narration par un nombre important de personnes –, c’est encore un peu brouillon !
Enfin, si cela peut vous aider à décider de passer le cap du récit de vous, voici une citation de Platon qu’un des intervenants, Alex Lainé, philosophe et formateur, a utilisée :
“Une vie sans examen ne vaut pas la peine d’être vécue”
Il y aurait tant de choses à dire encore. Mais soit la biographie n’est pas votre métier, soit vous étiez présents, soit je vais vous faire regretter votre absence !
P.-S. Si vous voulez lire la conclusion comique de mon week-end, c’est ici ou bien là.
P.-S.2 Pas de lien vers un nouvel article ce mois-ci, car j’ai un petit souci de cartographie…
Le livre du mois
C’est rare, mais j’ai plusieurs livres en parallèle. J’ai commencé Veiller sur elle, le Goncourt 2023 de Jean-Baptiste Andréa, qui, je l’avoue, me perd un peu. Et je l’ai très temporairement laissé de côté le temps de mon séjour parisien. Et dans les livres lus précédemment, aucun ne me donnait spécialement envie de les chroniquer.
Avant de reprendre Veiller sur elle, je termine Reste d’Adeline Dieudonné, que j’ai commencé lors du voyage retour. Je pense que je vous en parlerai le mois prochain.
Alors, le livre du mois sera celui de Douglas Kennedy Les Hommes ont peur de la lumière. Il y a peu, j’ai relu un de ses ouvrages qui m’avait mis une claque, Une relation dangereuse et là, j’en ai pris une seconde.
Cette fiction, sur fond d’observation de ce qui se passe dans son pays, comme à son habitude, traite de la violence qui est faite à l’encontre des femmes souhaitant avorter et des personnes qui les aident sur ce chemin douloureux.
Dans ses lignes, une tension permanente qui dépeint le fanatisme de certains “pro-vie”, les risques que prennent les personnes ayant recours à l’IVG et la (re)montée en puissance d’un patriarcat dur à ce sujet.
Brendan, devenu chauffeur Uber après un licenciement, enchaîne les courses sans entrain, avec les lourdes contraintes imposées par la compagnie alors même qu’il n’est pas salarié, jusqu’à ce qu’il prenne en charge Elise, une doula qui accompagne les femmes qui vont avoir recours à l’avortement. Si le premier trajet se passe bien, il n’en est pas de même pour le suivants. Brendan fait en plus face à sa femme, pro-vie, fanatique, à son ami d’enfance, prêtre. Seule sa fille est “de son côté”.
Je note, parce que ça fait du bien – mais je suis désolée si je gâche la lecture de certains – qu’il n’y a pas l’inévitable scène d’amour entre les deux héros. Ce n’est pas toujours utile pour un roman réussi.
La première publication de ce livre date de 2021. J’ai des craintes quant à l’évolution de la situation de l’avortement depuis janvier 2025.
Le geste écolo du mois…
… Qui est plutôt une absence de geste, en réalité !
La lecture de Homo Confort de Stefano Boni il y a deux ou trois ans a eu une certaine influence sur moi, m’a bousculée. Je l’avais chroniqué ici, lors d’une de mes premières newsletters.
Alors, lorsqu’un appareil électroménager tombe en panne dans ma cuisine et devient irréparable – parfois dans des circonstances sacrément inattendues –, je me pose cette question : en ai-je vraiment besoin ? Et cette deuxième : puis-je m’en passer ? D’où la troisième : qu’est-ce que j’ai déjà que je peux utiliser pour faire office de ?
C’est ainsi que j’ai fait le choix de ne pas remplacer mon micro-ondes – ça va faire deux ans et finalement, il ne nous manque qu’extrêmement rarement –, ma friteuse Actifry – dont je me servais aussi pourtant pour faire sécher mes épluchures de légumes avant d’en faire des bouillons, mais le four fera l’affaire. Là, j’avoue que j’ai un dilemme avec mon robot multifonctions – c’est ce qu’on appelle la loi des séries. Ou alors le prochain sera d’occasion…
Une chose est certaine, parce que nous sommes tous pleins de contradictions, avec la configuration de la maison, un appareil énergivore que je remplacerai lorsqu’il aura décidé de me lâcher, ce sera mon sèche-linge. Pourtant, ce n’est pas ce qu’on fait de mieux pour la planète… Mais comme celui que j’ai actuellement, et depuis des années, ce sera un deuxième main.
Et vous, vous remplacez systématiquement ?