Bonsoir tout le monde,
Bienvenue dans mon rendez-vous mensuel avec vous ! Avant toute chose, fait exceptionnel, il n’y aura pas de newsletter en juillet. Le temps des vacances aura sonné et j’écris ma chère missive de manière bien trop “improvisée” pour l’anticiper autant.
Mais rassurez-vous – ou pas –, je reviendrai fin août vous enquiquiner !
En attendant, au menu de ce soir :
le coin pro : et si demander à un/une ami(e) de conduire votre cérémonie laïque pouvait se révéler un cadeau empoisonné…
le livre du mois : regard de lectrice, de correctrice et de biographe sur une œuvre importante !
le geste écolo : réduire ma vitesse !
Bonne lecture !
Le coin pro
Vous allez vous marier, vous avez opté pour une cérémonie laïque plutôt qu’une cérémonie religieuse ou un simple passage à la mairie et vous avez décidé d’en confier la maîtrise à une proche – j’ai l’impression que c’est quand même plus souvent une fille ! – parce que vous l’aimez beaucoup.
Êtes-vous certain(s) de lui faire un cadeau ?
Une cérémonie laïque n’a, rappelons-le, aucune valeur juridique – et encore moins religieuse – en France. Elle a pour objectif de rassembler les convives autour d’un moment tout de même solennel pour deux personnes qui s’unissent et qui souhaitent montrer leur engagement au-delà du papier officiel signé à la mairie.
Mais mener une cérémonie laïque ne s’invente pas et quand je vois le stress de ceux qui vont faire un discours, je me demande dans quel état ils seraient s’ils devaient tout orchestrer.
Parce que mener une cérémonie de bout en bout, c’est :
recueillir les volontés des mariés ;
mener avec eux des entretiens comme nous pouvons les réaliser dans le cadre d’une biographie : c’est leur poser des questions dont ils n’ont parfois donné les réponses à personne d’autre, même pas à leur meilleur ami ;
avoir un certain sens théâtral parce que les enchaînements sont réellement une mise en scène pour que les invités ne voient pas le temps passer et que les mariés soient touchés par les surprises ;
éviter les trop grands nombres de redites dans les discours, même si certaines sont inévitables tellement ce qu’elles racontent est au cœur de la relation du couple qui s’unit ;
se mettre en lien avec le DJ – ou être assez doué – pour orchestrer aussi les différentes musiques d’accompagnement, et c’est loin d’être toujours aisé ;
se respecter aussi en tant que maîtresse – ou maître, soyons sympa avec ces messieurs ! – de cérémonie et ne pas se forcer à faire des rituels ou des choses qui ne nous ressemblent pas ;
pouvoir se jeter sans filet puisque les mariés doivent conserver l’entière surprise de ce qui va être dit. C’est d’ailleurs un gros changement par rapport à la biographie, pour laquelle les narrateurs valident le texte…
accepter de parler en public !
J’aborde ce sujet, car depuis samedi, j’en suis à ma deuxième cérémonie. La première dans un cadre totalement amical et la dernière dans un cadre semi professionnel, semi familial.
J’ai adoré faire les deux – et je me demande avec beaucoup de retard et de recul comment j’aurais réagi si mon amie m’avait offert sa confiance avant que je ne sois installée comme biographe !
J’ai adoré conduire les deux cérémonies, et samedi, j’ai eu l’occasion de discuter avec des prestataires sur place qui me l’ont bien dit : d’une cérémonie à l’autre, le rendu est vraiment différent, des amis voulant bien faire pataugent, se perdent, ont parfois du mal à “meubler” quand il y a peu de discours. Avec ma faible expérience, je ne me rendais absolument pas compte.
J’ai adoré ces cérémonies, et dans les deux cas, j’avais la chance d’avoir le métier que j’exerce à côté et un lien, même un peu lointain – mais nous nous sommes promis de le conserver actif maintenant ! – avec les mariés.
Alors voilà, j’ai adoré ces cérémonies, mais, contradiction quand tu nous tiens, je ne compte pas lui donner une très grosse place dans mon activité.
Par contre, si vous voulez vous marier en ayant votre propre cérémonie, que vous souhaitez la confier à un ou une ami(e), ne faites pas l’impasse : acceptez de le faire accompagner par un professionnel de l’écrit, des discours – oui, parce que globalement, j’ai bien vu que je devais reprendre un certain nombre de discours des invités, voire en écrire un totalement sur un des deux mariages… – qui pourra l’aider, le guider, voire le faire répéter.
Ce sera un fidèle allié pour que votre cérémonie soit réussie. Ce sera des idées neuves aussi, pour éviter de reprendre seulement des choses déjà vues !
Sur ce, en septembre, à moi une troisième cérémonie…
Mais comme simple invitée cette fois-ci !
Je vais pouvoir m’assoir, écouter, admirer…
P.-S. On vient de vous demander d’officier, n’hésitez pas à demander de l’aide !
P.P.-S En photo, l’arche de la cérémonie de samedi décorée et photographiée par Catherine , fleuriste et photographe (mais pas sur cette cérémonie). Je n’ai pas encore de photos de la photographe officielle. J’espère qu’elle aura pu saisir le moment où je me suis reçu de la farine sur la tête !
Le livre du mois : Les Raisins de la colère de John Steinbeck
De Steinbeck, je ne connaissais que Des souris et des hommes, dont j’ai lu le livre après avoir vu une adaptation en cours d’anglais, interprété entre autres par John Malkovich. J’avais adoré.
Là, je me suis plongée dans ce livre ô combien humaniste, Les Raisins de la colère. Sa densité rend la lecture longue, ce qui est d’autant plus appréciable que la littérature devient aussi pour certains un objectif de rapidité, d’optimisation du nombre de livres lus dans l’année. Et je reconnais que parfois, j’en suis.
Ce type de livre nous oblige à ralentir.
Classique de la littérature, il est tellement contemporain. On y suit les membres de la famille Joad, originaires de l’Oklahoma, forcés de quitter leur région, leur état pour rejoindre la Californie où ils pensent trouver suffisamment de travail pour nourrir tout le monde. Chez eux, les terres sont incultivables après le passage du Dust Bowl et les terres sont trustées par des firmes.
En Californie, même pays mais pas même état, ils sont mal accueillis, et c’est un euphémisme. Comme les autres fermiers, ils sont surnommés Okies – racailles. Près d’un million de personnes furent déplacées de la sorte, ne trouvant au bout que misère et difficultés.
Au-delà de la beauté littéraire, le livre alternant des chapitres spécifiques à la situation de la famille Joad et des chapitres sur le contexte général, je n’ai pu m’empêcher d’avoir une lecture de correctrice et de biographe.
J’ai trouvé une ou deux coquilles que j’ai vraiment excusées parce que l’alternance des chapitres entraîne aussi une alternance dans la forme des dialogues, certains prenant une forme académique avec les tirets cadratins, d’autres s’offrant une grande liberté de forme : pas de guillemets, pas de tirets, juste des renvois à la ligne, entre autres.
Ces coquilles, je les ai aussi excusées car dans ces fameux dialogues, le niveau de langage est vraiment respecté, les mots étant coupés par des apostrophes, la syntaxe étant parfois approximative. D’ailleurs, durant toute la lecture – qui n’est même pas totalement achevée –, j’ai beaucoup pensé à la personne qui a traduit ce livre. Il en faut une sacrée expertise pour arriver à cela !
Je salue donc aussi le correcteur ou la correctrice qui a relu le manuscrit. Chapeau !
C’est ce même niveau de langage qui m’a permis de faire un pont avec ma casquette de biographe : il aurait été inconvenant et improbable que les protagonistes aient un langage soutenu. Et c’est parfois le cas dans les biographies que j’écris ! Et cela se respecte pour que le narrateur soit reconnu comme tel !
Le geste écolo : éloge de la lenteur, encore !
D’ordinaire, je parcours mes longs trajets professionnels en train. D’ordinaire, lorsque je prends quand même l’autoroute avec ma “titine”, je suis automatiquement limitée à 110 km/h. Au-delà, elle tremble.
Samedi n’était pas un jour ordinaire : je me suis rendue à la cérémonie laïque en voiture malgré la longue distance, et avec une meilleure voiture que “titine”.
Et j’ai quand même roulé à 110 km/h.
Je sais bien que nous n’y sommes pas incités avec des voitures commercialisées très puissantes, des motorisations qui nous font oublier la vitesse, une réglementation qui n’évolue pas, une industrie pétrolière qui n’a pas vraiment envie que la consommation mondiale baisse, et des usagers, qui je peux le comprendre, aiment, voire adorent la vitesse dans un monde où tout est fait pour que tout aille de plus en plus vite.
Pourtant, quand on y pense, oui, j’ai mis un peu plus de temps que prévu, une bonne vingtaine de minutes par trajet, en roulant à 110/115 au lieu de 130, mais je ne les ai pas vues passer ces minutes et j’ai réduit de 25 % - selon les chiffres donnés par nombre d’articles.
Si on prend le chiffre de 98.4 milliards de kilomètres* parcourus sur le réseau autoroutier français en 2023 – chiffre faussé, je le concède par l’utilisation par les camions –, une baisse collective de la vitesse générerait une baisse sacrément conséquente de pétrole, et/ou d’électricité pour les véhicules électriques.
Bref, d’énergie.
Bref, aussi d’argent. Il ne faut pas se leurrer.
Bref, ce fut mon geste RSE du week-end. Une toute petite goutte qui pourrait devenir un ruisseau, voire un fleuve, voire…
P.-S. Le meilleur étant de réduire le nombre de kilomètres parcourus, et là, j’ai encore des progrès à faire aussi.
*Source : https://www.autoroutes.fr/FCKeditor/UserFiles/File/ASFA_ChiffresCles_2023.pdf