Bonsoir tout le monde !
Ça y est, la rentrée scolaire, c’est “demain”… Certains enfants sont ravis de repartir, d’autres moins. Rituel de septembre, quand tu nous tiens.
L’été, lui, est toujours là. Et les deux mois passés, j’ai plus lu que les 10 autres mois de l’année.
Il y a eu de tout : de l’essai, du théâtre, de l’autobiographie, du roman et de la quête. Un été varié que je m’en vais vous présenter !
Eh oui, pas de coin métier ce mois-ci, que de la littérature. Et un geste écolo, bien sûr !
Mes livres de l’été
Je me suis rendu compte que je ne lisais plus les mêmes livres qu’avant, et surtout, que mon regard sur les livres avait changé.
J’y vois dans certains des appels à la biographie que je n’aurais pas remarqués avant. Et il y en a d’autres que je n’aurais pas ouverts, et que j’ai compulsés avec plaisir, de manière à trouver de nouvelles inspirations pour mes narrateurs (de nouvelles constructions, organisations, des nouvelles questions, etc.).
Enfin, lire, c’est encore et toujours améliorer son phrasé, et parfois je l’avoue, porter un regard de correctrice (je me demande bien souvent à quoi ressemblait le texte avant le passage dans les mains d’un correcteur, même quand quelques erreurs demeurent.) !
Compilation de mes lectures d’été (j’en ai lu certains en quelques heures, d’autres en bien plus de temps !) :
J’ai adoré la détester et paradoxalement, je voulais qu’elle s’en sorte. Elle, c’est Emma Bovary ! J’avoue, je n’ai pas ouvert ce classique pour le plaisir, plus pour la symphonie des descriptions (moi, j’ai tendance à aller droit au but dans les biographies !) et je me suis laissée happer par cette histoire, par cette narration, par cette tension. Merci Flaubert !
Je suis partie Loin avec Alexis Michalik. Si vous ne le connaissez pas, c’est un magnifique livre sur une quête familiale. Attention, c’est une fiction, mais je l’ai lue comme une biographie, comme ce que pourraient faire certains de mes clients. Cette histoire, c’est celle d’Antoine et d’Anna qui reçoivent une carte postale dont ils comprennent très vite qu’elle vient de leur père, disparu du jour au lendemain il y a plus de 20 ans. Sur l’impulsion de Laurent, le meilleur ami d’Antoine, ils partent sur ses traces. Il y a des faits historiques, de la géographie, des péripéties, de l’humour et cette fresque familiale est magnifique. Sous un angle un peu différent, j’ai retrouvé la même conclusion que dans Kilomètre Zéro…
Ah Fanny ! Ce petit livre était là, je l’ai pris, ne sachant même pas qu’il s’agissait d’une pièce de théâtre. Je savais juste que je voulais lire du Pagnol dont je n’avais vu (plusieurs fois) que les adaptations de ses romans autobiographiques La Gloire de mon père et Le Château de ma mère au cinéma (un week-end de Foire du Livre pour l’un des deux !) et à la télévision et vécu qu’une adaptation de “la partie de carte” lors d’une fête d’école en primaire. Bref, ça remonte ! Et autant j’ai ri, m’imaginant l’accent et vivant les quiproquos, autant j’ai été touchée par le fond, par cette vision du respect, de l’honnêteté et du soutien alors que Fanny est enceinte alors même qu’elle n’est pas mariée et que Marius est parti pour 24 mois, engagé dans la marine marchande.
Je suis sincèrement désolée pour celle qui m’a légué ce livre avant son départ pour le Canada (elle se reconnaîtra). Je garderai précieusement le livre, comme symbole de notre amitié (elle l’a pioché dans sa bibliothèque avant de partir), mais je n’ai pas été embarquée par Maud Ankaoua et Kilomètre Zéro. Mais ce n’est pas parce qu’il ne m’a pas parlé à moi (mauvais timing de lecture ?) qu’il ne vous parlera pas à vous.
Maelle accepte à contrecœur une quête qui l’amènera au sommet de l’Himalaya pour rapporter un précieux carnet à sa meilleure amie, atteinte d’un cancer. Sur le chemin, elle va déconstruire toutes ses croyances et réfléchir malgré elle au sens de sa vie…
Le même départ que dans Loin, mais réel cette fois. La Carte postale. Cette fois-ci, la carte existe vraiment. Dessus, quatre prénoms sortis du passés. Une carte rangée dans un tiroir plus de 15 ans. Et puis une quête pour comprendre le sens de celle-ci. Pourquoi a-t-elle été envoyée ? Par qui ? Cette histoire, cette quête familiale, c’est celle de la famille d’Anne Berest, biographe de métier. Cette quête, elle la ramène en Russie des années 1910 puis à la Deuxième Guerre mondiale avec la déportation. Cette narration, ces découvertes sur ce qui est arrivé aux membres de sa famille est un vrai cours d’histoire. J’ai tellement appris en lisant ce livre. Je vous le conseille vivement.
J’ai lu cette biographie pour faire plaisir à ma fille ! Elle adore le rugby et suit ça de près. Moi, beaucoup moins, même si j’aime bien (beaucoup). Alors, j’ai lu l’autobiographie de Romain Ntamak. Et si je n’ai pas été plus que ça transportée par sa vie (dont je garderai quand même en tête la discrétion et le soutien familial !), j’ai adoré la construction qui faisait autant honneur aux membres de sa famille qu’à lui-même. Cette lecture m’a par contre mise sur la piste d’autres, à savoir celles de Michel Drucker et Patrick Sébastien (livres débusqués chez ma grand-mère) toujours dans cette idée de trouver de nouvelles idées de mise en chapitres !
Lui, je l’aime beaucoup ! Il fait rire, il est spontané et son humour masque une énorme culture. L’an dernier, je lui ai acheté un livre d’une série éditée par Le Robert, intitulée “Secrets d’écriture”. Lui, c’est Alain Mabanckou et j’ai lu Lettres à un jeune écrivain sénégalais. J’ai adoré ! Avec son naturel légendaire, il partage son apprentissage assez particulier du français au Congo, avec une maman qui ne lisait ni n’écrivait un seul mot, ses premiers ratés avec les éditeurs, son besoin d’être rassuré par des pairs, l’évolution de la langue… Même quand on n’ambitionne pas d’écrire un roman, ce livre est très enrichissant, c’est ce qui se passe derrière la réussite qu’on y lit !
Bon, déjà, on part bien… L’autrice se prénomme Amélie. Par contre, nous sommes visiblement différentes. Elle avoue parler beaucoup, moi, je suis plutôt bien dans le silence ! Mais que j’ai aimé son livre… Celui-ci fait le tour de toutes les vertus du silence dans bien des circonstances et les démontre par bien des exemples aussi bien philosophiques, que psychologiques, ou encore politiques ! C’est surprenant et assez rassurant quand ça correspond à son propre fonctionnement !
Et un feel good pour terminer ! J’en lis peu et pourtant, comme leur nom l’indique, ils font du bien, même quand l’histoire n’est pas forcément gaie. Et c’est le cas ici. Figurez-vous que je n’ai pas retenu le prénom de la narratrice. Je ne sais même pas s’il est mentionné dans le livre. Toujours est-il qu’elle accueille son père chez elle après que sa maison à lui a brûlé. Et elle se rend compte petit à petit que ce papa qui a toujours été loufoque perd la tête, déraille. Alzheimer. Cela donne des scènes parfois drôles, parfois touchantes, parfois tristes. Mais les personnages font que l’on se sent quand même bien. Et puis, dedans, par petites touches, je l’ai senti cet appel à écrire sa biographie, tout du moins à transmettre. Car, comme pour bien des malades, s’il n’imprime pas les souvenirs récents, les anciens remontent facilement. Et il raconte des événements passés que la narratrice et sa sœur découvrent avec émotion et plaisir. Il en va de même pour la maman (les parents sont séparés) qui finit par donner des informations sur le passé, jusque là inconnues. Avant de pratiquer ce métier, je n’aurais pas lu ces scènes de la même manière, j’en suis certaine.
Là, le livre que j’ai commencé est un bijou. Je vous en parlerai le mois prochain !
Et je me suis donné un challenge : lire tous les livres achetés à la Foire du Livre ces trois dernières années avant la prochaine édition ! C’est dans un peu plus de deux mois… Et j’en ai 10, en comptant celui que j’ai entamé.
Le geste écolo du mois…
En fait, il y en a deux et ils sont soit inaboutis (à ce jour, mais il ne faut pas désespérer !) soit complètement ratés !
1- Le geste inabouti a commencé lorsque j’ai eu l’ambition de fabriquer des serviettes de tables avec une belle nappe ancienne chinée. Cela fait 4 ans et à ce jour, les carrés sont coupés, mais les ourlets attendent gentiment depuis… 4 ans ! Mais attention, ça ne s’arrête pas là. Avec les chutes, et aidée d’emporte-pièces de diverses formes (et normalement destinés aux sablés), je vais (un jour) fabriquer de nouvelles décorations pour le sapin de Noël, ces décorations étant bourrées aux chutes des chutes pour leur donner du volume. Les découpes sont faites, y a plus qu’à coudre… en rouge ! Prototype OK !
2- Le geste raté ! C’était avec ma fille. Elle avait fabriqué du papier recyclé à l’école. Nous voilà parties à renouveler l’expérience à la maison. Je me voyais déjà partie à fabriquer un album photo à partir de ça. Oui carrément ! Bref, nous commençons et nous voyons grand. Un peu trop pour… mon mixeur ! Qui a rendu l’âme parce que je lui en ai demandé un peu beaucoup à la fois. Bilan, d’un geste écologique au départ, j’ai fait fait un formidable gâchis. Et je n’ai pas eu mon album photo fabriqué maison. Mais si j’y pense, je vous en présente un autre le mois prochain !
Voilà, je les ai partagés avec vous. Des fois que vous alliez au bout, vous !
Makambou et Pagnol, quel été, Amélie ! 😍
J’ai du lire kilomètre zéro au bon moment pour moi 😊